Article de la revue Bateaux en 1970

  
Architecte :
JJ Herbulot
Constructeur :
Spair Marine
Prix en 1970 : 13 193 Frs
Longueur Hors-tout : 6.10 m
Longueur flottaison : 5.50 m
Bau : 2.20 m
Tirant d'eau : 0.50/1.20 m
Poids : 700 kg
Lest : 300 kg
Grand'voile : 8.70 m2
Foc : 6.24 m2
Artimon : 4.50 m2
SPINNAKER, génois, grand'voile, voile d'étai et artimon d 'un ketch arrivant au grand largue, s'organisent en un si harmonieux réseau de courbes imbriquées qu'on ne peut l'oublier et qu'on est poussé à examiner de plus près le support de cette belle voilure; surtout si le bateau n'a, comme c'est le cas du Kotick, qu'un peu plus de 6 mètres de longueur totale.
Ce petit ketch, dessiné par Jean Jacques Herbulot, était à l'origine destiné aux écoles de voile pour recevoir et occuper un équipage assez nombreux. La base était la coque d'un Pacha, à l'aileron raccourci et pourvu d'une dérive, d'un plan de voilures plus divisé et une disposition spéciale de pontage développant le cockpit au détriment du roof adapté à cette utilisation.
La facilité des manoeuvres permises par le gréement d'un ketch et la grande taille du cockpit ayant séduit un certain nombre de plaisanciers pêcheur
   


ou croiseurs familiaux, Spair Marine a réalisé un nouveau moule de pont qui nous paraît avoir tiré le meilleur parti de la formule.
En ne rognant qu'à peine le vaste cockpit, où cinq à six équipiers peuvent encore tourner à l'aise et qui est maintenant entouré d' hiloires épaisses permettant un rappel confortable, on a réussi à placer sous le roof une petite cabine très agréable pouvant loger quatre équipiers.
Le franc-bord est important sur toute la longueur puisque les hiloires épaissies viennent pratiquement prolonger la muraille.
Mais les contrastes de couleur le masquent habilement et la silhouette de la coque est très réussie.
Toutes les voiles sont haut perchées pour faciliter la manoeuvre, assurer une bonne visibilité et éviter tous risques aux équipiers distraits lors des virements de bord.
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Ainsi le Super-kotick, qui ne manque pas d'une certaine élégance, est-il particulièrement sympathique et rassurant.  .

 

La construction, réalisée en polyester armé de verre, utilise deux éléments principaux : la coque comportant le puits de dérive et le pont-roof-cockpit.
L'assemblage se fait au liston, sur le sommet du puits de dérive, qui traverse le lest de 300 kg et sur une bonne partie du tableau. Les éléments d'emménagements et des cloisons partielles viennent raidir l'ensemble et assurer son indéformabilité.
Le grand mât posé sur l'avant du roof au droit d'une épontille tubulaire est soutenu par un gréement de dériveur. Le capelage situé aux quatre cinquièmes de la hauteur est tenu par deux galhaubans et l'étai avant. La partie basse est soutenue par deux bas-haubans et des barres de flèche.

L' ouverture des coffres est importante. Leur disposition permet à l' eau de s'écouler vers le fond du cockpit.
Le bloc cuisine est divisé en deux : à bâbord le réchaud et certains rangements, à tribord l' évier.
On remarque également la table à carte amovible et les équipets de la couchette double à l'avant.
 
Le mât d' artimon, posé au fond du cockpit, est supporté par quatre haubans.
Les drisses sont mixtes : acier, tergal.
le palan d'écoute de grand'voile rappelle d'un point fixe situé sur le socle qui reçoit aussi le mécanisme de relevage de la dérive.
L' artimon est contrôlé par un palan asymétrique à trois brins ancré de part et d'autre de la tête du gouvernail.
On dispose pour les focs de filoirs fixes, de winches à cliquet et de taquets à bec encastrés dans l' hiloire.
Le matériel de manoeuvres : chaumards, taquets, etc.. est bien conçu et correctement placé. Le puits à mouillage sera très apprécié.
Le très vaste cockpit qui caractérise le Super-Kotick est intélligemment réalisé.
L'eau embarquée gagnera, par des rigoles qui longent le fond du baquet, une zone surbaissée d'où une fente ménagée sur toute sa largeur lui fera traverser le tableau.
Les très longs bancs renferment à l'arrière de grands coffres étanches où un propulseur hors bord entre très largement.
Les hiloires épaisses sont aussi confortables que les bancs eux-mêmes ; les taquets logés dans les retraits de l'hiloire n'en dépassent pas le niveau.
L'accès de la cabine, par la descente coiffée d'un capot coulissant, est facile. La cabine elle-même est agréable et claire.
A l'avant, une plate-forme triangulaire peut recevoir un couple; un coussin amovible dissimule le logement d'un wc marin optionnel.
A l'arrière, séparées de la plate-forme avant par deux blocs cuisine-rangement, sont disposées deux couchettes cercueils. L'un des blocs supporte l'évier avec pompe l' autre le réchaud "un feu" au roulis et divers logements pour la vaisselle.
Une table à carte et une table pour les repas coulissent au-dessus du pied des couchettes arrières. Celles-ci sont bordées d' équipets et d' étagères.
Par ailleurs on peut ranger quelques matériels sous le cockpit et les couchettes.

Le Super-Kotick se révèle très agréable par petit temps, particulièrement aux allures portantes comme il fallait s'y attendre d'un ketch.
Il se montre docile à la barre bien que celle-ci paraisse un peu lourde. Les évolutions, sans doute freinées par l'aileron important qui précède le safran relevable, sont assez lentes.
La barre est fixée dans la tête du gouvernail, chose toujours peu agréable et, qui de plus, limite l'angle de barre, ce qui est parfois gênant dans les manoeuvres de port.
Le cockpit est très confortable ; la manoeuvre des trois voiles de route est facile. Nous aimerions pourtant que le taquet d'arrêt de l'écoute de grand'voile soit orienté plus commodément et que le palan d'artimon permette d'obtenir, sans réglage la même ouverture sous les deux amures.
La voile d'étai est amusante à utiliser et même assez efficace, mais elle masque complètement la vue du barreur qui devra se fier à une vigie, ou surveiller sa route sous la voile, à travers le hublot avant de la cabine.
Par brise moyenne, on atteint au largue une vitesse très honorable. le Super-Kotick se montre alors facile à contrôler à condition de naviguer à un angle de gîte limité, faute de quoi il devient ardent.
Mené normalement avec une charge correspondant à celle pour laquelle il a été prévu, le Super Kotick mouille peu et offre un bon coefficient de sécurité grâce à sa légèreté et à son franc-bord élevé.
Pour conserver aussi longtemps que possible un bon équilibre à la barre, on amènera d'abord l' artimon qui se range très facilement avec sa bôme au fond du cockpit, réduisant ensuite progressivement grand'voile et foc.
Au plus près, l'étai avant que n'équilibre plus vers l'arrière la traction de la grande écoute impose alors aux haubans des efforts considérables. Nous préférerions qu'un étai, qui pourrait être la balancine, reliant la tête du mat au capelage de l'artimon lui en transmette une partie.

Ces observations ne touchent que des détails faciles à améliorer.
Le Super-Kotick, que ce soit par sa conception, sa réalisation ou la qualité de ses équipements ne mérite que des compliments.
Sous ses voiles de route, la simplicité de sa manoeuvre est extrême. Par beau temps, sa voilure occupera et entraînera enfants ou élèves.
Son très grand cockpit séduira. Sa cabine offre un véritable logement.

C'est donc un bateau offrant une solution satisfaisante à une très large gamme d'utilisation.
La brochure de vente 1970 >