Journal de bord

Du Labrador à la Basse-Côte-Nord du Québec :

De L' Anse au Loup aux Îles Harrington (voir carte)

Basse Côte Nord du Québec :

· Population : environ 5700 habitants
· Superficie : 5 528 km²
 

Le Territoire :
      La Basse-Côte-Nord s’étend sur 375 kilomètres (233 milles) le long de la rive nord du Golfe du Saint-Laurent. Elle se compose de 15 petits villages dont certains ne sont pas accessibles par la route.
      L’été, il n’y a qu’un moyen de transport. Le Nordik Express, c’est le cordon ombilical entre eux et au reste du monde.
      En hiver, une piste de moto neige -la Route blanche- permet aux habitants de se promener à peu près librement sur toute la Basse-Côte-Nord.)

Les villages :
Kegaska - Population: 130 Saint Augustine - Population: 791
La Romaine (Unamen Shipu) - Population: 1,050 Old Fort Bay - Population: 347
Chevery - Population: 300 St. Paul's River - Population: 468
Harrington Harbour - Population: 300 Middle Bay - Population: 52
Tête-à-la-Baleine - Population: 250 Brador - Population: 136
Mutton Bay - Population: 192 Lourdes-de-Blanc-Sablon - Population: 750
La Tabatière - Population: 499 Blanc-Sablon - Population: 325
Pakua Shipi - Population: 300

L'histoire :
      Le premier peuple à arriver en Basse-Côte-Nord était des indiens maritimes archaïques précoces, il y a environ 9000 ans.
      À la fin du XVe siècle, des pêcheurs bretons commencent à venir pêcher la morue. Les baleiniers à la recherche d’huile pour les lampes européennes chassent sur la Côte où ils passent leurs étés avant de retourner dans leur pays basque natal.
      Au début des années 1700, le roi de France envoie des aristocrates en Nouvelle France pour gérer de grands lopins de terre sur la Côte alors appelés seigneuries, où ils s’approvisionnent en huile et fourrure de loup marin pour la nouvelle colonie.
      Dans les années 1760, les Britanniques prennent le contrôle de l’Amérique du Nord. La plupart de ces postes de traite sont repris par des sociétés anglaises.
      Au XIXe siècle, de nouveaux arrivés venant de Terre-Neuve introduisent des traditions terre-neuviennes et contribuent au mélange culturel unique de la Côte.

L'économie :
      Dans les années 1990, c'est l’effondrement de la pêche à la morue. Par nécessité, les résidants adoptent d’autres activités économiques dont l’industrie touristique.
      En effet, la Basse-Côte-Nord est un paradis pour le plein air, les randonnées pédestres, l’observation des baleines et des icebergs. Avec les permis nécessaires, on peut pratiquer la chasse et la pêche. Il y a plusieurs pourvoiries qui peuvent également vous accueillir. (
voir le guide touristique)
Pour cette présentation, je me suis servi des articles de Wikipédia, l'encyclopédie libre et de Tourisme Basse-Côte-Nord.

10 août 1993 :
      Après le petit déjeuner, nous faisons la vaisselle et rangeons le bateau. Nous larguons les amarres vers 1h00 et partons une nouvelle fois au moteur dans le brouillard.
      Vers 12h30, le vent d'Est se lève un peu et nous pouvons naviguer à la voile. Le brouillard disparaît aussi et nous pouvons admirer la côte faite de grès rouge.
      Nous arrivons à 15h00 à Blanc-Sablon dans la province du Québec.

      Comme nous marchons le long de la route, un automobiliste s'arrête et nous emmèneà Lourdes de Blanc-Sablon. C'est le propriétaire de l'épicerie où nous achetons des ferments à yaourts et quatre tomates à farcir pour le dîner.
      Au retour, une autre voiture nous ramène.
      Après le dîner et la vaisselle, nous prenons l'air sur le quai.

11 août 1993 : 
      Lever vers 8h00 et départ à 9h30. La mer est d'huile et presque toute la journée se fera au moteur (sauf environ une heure).
      Pendant que je "boulange", les enfants jouent sur le pont. Alain soigne la navigation car nous naviguons au milieu des cailloux.

      Arrivée vers 17h30 à Port Saint-Servan dans la baie des Rochers. Nous mouillons dans une jolie petite crique où il n'y a que deux maisons fermées.

      Profitant d'un temps clément (14°C), nous prenons une douche dans le cockpit.
      Dîner suivi de la vaisselle, puis au lit de bonne heure.


12 août 1993 : 
      Il a plu une bonne partie de la nuit et de la journée. Nous n'avons pas pu débarquer à terre.
      Aussi Damien était comme un lion en cage; il a joué avec ses cow-boys et ses indiens en inventant des histoires. Le reste de l'équipage a brodé ou lu.

13 août 1993 : 
      Brouillard, brouillard, brouillard!!!
      Nous décidons malgré tout d'aller se promener. Nous sommes équipés de chapeau, bottes, manches longues et produit anti-mouches noires. Du haut du sommet (258m), nous voyons à peine la mer.
      L'après-midi, nous brodons, lisons,etc... Vers 17h00, nous décidons de débarquer à nouveau. Au retour, douche dans le cockpit pour tout l'équipage.
      Soirée à jouer aux yams.


14 août 1993 : 
      Toujours du brouillard, nous ne voyons même pas la rive! Chacun vaque à ses occupations : puzzle pour les enfants, lecture pour Alain et cuisine pour moi.
      Le temps s'améliore doucement en cours d'après-midi. Nous pouvons capter de nouveau la radio et la météo à la vhf.


15 août 1993 : 

      La météo semble favorable pour Port aux Basques. Nous partons vers 8h00.

      Pendant quatre heures, nous avons un bon vent de NE avec une petite houle du même secteur. Nous filons 5/6 nœuds. Mais vers midi, le vent devient "light" et nous voilà encalminés.
      A 15h00, la météo n'annonçant pas de vent pour les prochaines quarante huit heures, nous décidons de changer de cap.

      Arrivée à 19h30 au village de La Tabatière que nous visitons après le dîner.

16 août 1993 : 
      Départ vers 8h40 avec un beau soleil et une mer d'huile. Nous naviguons au moteur au milieu des cailloux. Le paysage est magnifique avec toutes ces falaises de grès rouge. Nous apercevons des dauphins, des globicéphales et des baleines.

      Arrivée à 16h00 à Harrington Harbour, joli petit village où les maisons sont construites à même la roche.

      Alors que nous allons téléphoner à Mamie Menu, les enfants restent au parc de jeux. Au retour, Alain et Damien pêchent trois belles goberges (famille de la morue).

17 août 1993 : 
      Journée pluie. Ce qui n'empêche pas les enfants de se faire des copains en allant au terrain de jeux. Nous avons transvasé du fuel dans le réservoir moteur.

      L'après-midi, nous nous promenons en empruntant les trottoirs qui font office de rues.

      Après le dîner, nous allons chez les parents de Jonathan (l'un des copains des enfants). Nous y restons jusqu'à 23h00 à discuter de nos vies respectives.

18 août 1993 : 
      Dans la nuit, le vent de NE s'est levé apportant une houle courte; nous commençons à taper sur le quai. Aussi nous changeons de place et allons entre deux long-liners(petits chalutiers). Le soleil fait enfin son apparition...
      Nous rencontrons Serge, mari de Gilberte infirmière au dispensaire et jasons pas mal.
      Louise, femme d'un des propriétaires du long-liner Horizon, nous emmène chez elle pour notre lessive. Nous déjeunons chez elle.
      Depuis le matin, les enfants sont partis chez leurs copains puis pour la piscine ensemble. Nous ne les revoyons que le soir.

      En fin d'après-midi, nous allons visiter l'appartement de fonction de Gilberte et Serge.
      Nous dînons tous les six au bateau.

19 août 1993 : 
      Grasse matinée.
      Nous allons sécher notre linge Chez Serge et Gilberte où nous passons la journée. Serge nous montre les plans de leur future maison qu'il dessine sur son ordinateur grâce à un logiciel de 3D. Gilberte nous parle de ses différentes expériences professionnelles dans les régions reculées du Québec.
      Vers 23h00, alors que nous étions couchés, les autorités portuaires viennent nous prévenir que le traversier Nordik Express
va arriver vers 2h00 du matin et que nous devons changer de place par précaution. Nous manœuvrons alors que le brouillard commence à tomber.

20 août 1993 : 
      Après la vaisselle, une nouvelle fois, les enfants partent jouer avec leurs copains. Nous ne les reverrons qu'aux heures des repas.
      Brigitte est aux fourneaux toute la matinée : pain, pain aux raisins, gâteau au chocolat et pizzas. Pendant ce temps, je nettoie le bidon contenant le maquereau en marinade. Il va nous servir pour la viande salée.
      Nous avons la visite d'un couple d'américains qui voyagent le long de la côte en prenant le Nordik Express.
      Après le dîner, nous jasons avec trois pêcheurs gaspésiens en escale technique puis nous avançons prendre un thé chez Gilberte et Serge.

21 août 1993 : 
      Nous avons déplacé le bateau pour remplir les réservoirs d'eau.
      Le couple d'infirmiers du dispensaire de Chevery nous rend visite. Il possède aussi un voilier : un Albion plan Caroff qu'ils ont aménagés eux-mêmes.
      Les américains viennent nous montrer leur album photo.

      L'après-midi, nous marchons avec eux.

      A l'annonce d'une bonne météo, nous faisons nos divers adieux et préparons le bateau.
      A 18h50, nous larguons les amarres. Après trois heures de moteur, le vent se lève progressivement de NW. Alain et les enfants font le premier quart de nuit.

A suivre ...